Les princesses ou les princes des sots et des sottes

Sont à lire sous ce titre »Le prince des sots » des articles critiques concernant  des dessins de presse émanant d’artistes  soumis aux aléas de l’actualité et devant quelquefois composer et dessiner alors qu’ils sont envahis de rumeurs. Dans « C’est à moi que vous parlez? » j’avais rassemblé les derniers commentaires de dessins jusqu’à la mi-septembre 2024. « La terre se meurt de nous  » regroupait des textes pour Sergueï .Je sui intervenue à maintes reprises sur les réseaux sociaux .D’autres articles concernant les Arts visuels seront  peut-être mis en ligne avec simplement le nom d’un spectacle ou le titre d’une exposition ,plus tard. Embarquer dans cette nef des fous ces artistes et ces journalistes en prise avec une actualité parfois peu réjouissante n’est-ce pas leur accorder ici une autre forme de salut?

Les traces des étapes de mon mémoire de littérature grise, rédigé à Rennes2, dans le cadre d’un master en Littérature générale et comparée sont mises à disposition pour qui souhaite suivre ces travaux de loin et sont destinées à Monsieur Songe et à Madame Grammaire.Ce site est devenu un site personnel. Ces textes n’engagent que ma personne. Je m’abrite sous la bienveillance des écrivains dont je souhaite défendre les oeuvres .Je reste à l’écoute d’une part des remarques des universitaires,d’autres part de ces artistes et de leurs ayant-droits. J’ai fermé l’accès des commentaires au grand public.Mes publications sont en accès libre parce que c’est un choix correspondant à mes convictions.Cela ne signifie pas que mon travail ne vaut rien ni que cet accès est gratuit.

Les écrits placés sous les noms des trois écrivains sont donnés pour motiver le public et encourager la lecture de leurs oeuvres.Le parc des sculptures de Ploumanach où j’ai pris les photos est un parc public.

Frédérique Cohignac( dîtes Frédoune) Le cirque des mots Boite Postale 29 Convenant Vraz 22220 Minihy -Tréguier  FRANCE

 

Ce vendredi 20 décembre 2024

Ma petite parade, celle du cirque des mots dont vous voyez désormais

apparaître la façade du site sur la photo a pris fin ,bon an mal an ,vendredi 06 décembre.

.L’annonce du décès de Jacques Roubaud que j’ai découvert après m’a fait ,le lendemain, hurler de douleur.

Organisée pour échanger avec le public,une parade consiste à faire défiler les artistes,Madame Lapine a ainsi reçu quelques sourires pour lui réchauffer le coeur.Un jeune homme m’a même envoyé une preuve de son talent d’écrivain.Je ne l’ai pas conservée.Au moins j’étais sûre qu’on ne s’en prendrait pas à cette formidable personne en fouillant mon rez de chaussée.C’était la première fois qu’on m’envoyait une lettre depuis..une éternité.

Lors de la parade on mesure l’hostilité éventuelle du public et on tente d’y remédier,on s’exhibe, on montre un peu son savoir -faire et on échange.J’avais reçu une magnifique lettre de personnes franco-arabes pour me remercier suite à un commentaire. Comme on a su que j’avais reçu ce compliment j’ai été attaquée.Je ne suis pas une spécialiste de l’informatique il a suffit de m’appeler et repérer où j’écrivais.Mais un peu plus tard j’ai appris qu’un écrivain franco-arabe était emprisonné.J’ai saisi le moment pour donner à lire quelques magnifiques poèmes de culture arabe.

Quelques personnes ont eu un petit mot gentil. « bonne chance pour la suite de vos études »ou bien « ah mais là vous avez ajouté quelque chose sur votre site » et quelques chouettes regards plus loin on a prononcé mon nom ou mon prénom.Alors que ma mère venait de perdre la vie mes élèves d’un collège m’avaient spontanément ,sans avoir été informés de ce qui m’était arrivé,encouragée à les rejoindre pendant de longues minutes « allez Madame ,allez Madame »Il faut dire que je ne courre plus très vite et que je suis souvent la dernière à rejoindre le groupe classe.C’était lors d’une sortie nature,l’animateur n’en revenait pas .Malgré mon âge et mes apparences, il n’a pas pu devant leur enthousiasme faire autrement que de me respecter.

La photo dans le manteau gris a été prise alors que j’étais en fonction dans l’Education Nationale apparaîtra encore;c’est leur photo à ces enfants ,et à Madame le proviseur que je salue bien bas parce j’appréciais son travail.

A Conflans Ste Honorine,ville dans laquelle Raymond Cousse enseigna quelques temps,j’ai reçu de Plantu une dédicace « pour Raymond ».Raymond Cousse était agaçé par la politique politicienne ,les petites phrases des années 80.

Il s’est heurté aux journalistes.

Il leur a répondu publiquement en pamphlétaire, tel un caricaturiste ,dans un style littéraire honorable.

Dans un des textes j’ai pu évoquer la corde à nœuds,en citant un poète,j’ai terminé avec un peu de magie,un peu de l’alchimie chère à Monsieur Songe :Faire figurer le nom de l’écrivain Raymond Cousse et le titre de son ouvrage « Stratégie pour deux jambons « dans un espace de contributions ouvert par le journal Le Monde au public pour une sorte de droit de réponse,titre d’une émission de télévision française connue des dessinateurs de presse.J’ai associé son nom à celui d’un caricaturiste Rhodo,que je ne connais pas mais dont l’oeuvre m’a donnée envie de m’exprimer.Merci au journal Le Monde de n’avoir pas bloqué mes commentaires.Sans Marie-jo,rencontrée à Cerisy et dont je n’ai plus aucune nouvelle,je n’aurai jamais eu l’idée de commenter aucune œuvre picturale.

Ma démarche et ma méthode sont en adéquation avec ce que j’ai compris de ces artistes,avec ce que j’ai appris à l’université Rennes2,et lors de mes études précédentes,ainsi qu’avec mon parcours de vie professionnelle.Les quelques ratés ne m’empêcheront pas de poursuivre sur mon site la présentation des ouvrages, de mes problématiques de lecture et axes de recherche.Avec un peu de chance je poursuivrai pas seulement pour des spécialistes de littérature ;je ne suis ni entêtée,ni obstinée.Au vu de la situation internationale ,j’ai préféré terminer mes cours et acquérir assez de connaissances de bases pour continuer à travailler les disciplines littéraires seule ou en distanciel au cas où.Au vu des appétits des communicants copiant et recyclant chaque idée, fouillant les ordinateurs et les téléphone pour vendre des publicités et faire en sorte que celui ou celle à qui l’on prend son style se sente dépossédé.e, j’ai pris le parti du silence.En revanche face à la puissance de mes harceleurs et harceleuse collé.e.s à ces derniers ,je serai sans merci.Toutes les attaques ,tous les pièges ,tous les sévices seront dénoncés par moi.Ce sera moins agréable à lire que mes commentaires.Me faire passer pour une personne faible d’esprit et qu’il faut aider, me prendre pour objet de recherche ,pour mieux parler à ma place, m’attirer dans des pièges, pour me dévoyer et me dépouiller a été pire que me faire taire.Un marchand de vêtements à Paimpol m’a dit en souriant « y’a pas de sous mais y’a des soucis » Il ne m’a pas seulement reconnue, il ne s’est pas seulement adressé à moi avec retenue et délicatesse,il a reconnu mon goût pour les mots.

post scriptum

J’ai posté ce message annonçant la fin de parade le vendredi 20 décembre sur mon compte facebook.

Suite à des courriels frauduleux ,erreurs techniques etc… mon site a été inaccessible indépendamment de ma volonté quelques jours entre le 19 décembre et le 26 au soir.La tenue et la lisibilité du site seront améliorées.

J’emploie désormais mon temps à l’écriture de mon mémoire.

 

Chemin de Robert Croguennec

Un soir,l’âme du vin chantait dans les bouteilles

(…)

« pour que de notre amour naisse la poésie

qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur »

Les Fleurs du mal Baudelaire, L’ÂME DU VIN

 

A UNE PASSANTE

La rue assourdissante autour de moi hurlait

Longue,mince,en grand deuil,douleur majestueuse,

Une femme passa,d’une main fastueuse

Soulevant,balançant le feston et l’ourlet ;

Agile et noble,avec sa jambe de statue.

Moi ,je buvais, crispé :comme un extravagant

(…)

Un éclair… puis la nuit !- Fugitive beauté

Dont le regard m’a fait soudainement renaître

Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard !jamais peut-être !

Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,

Ô toi que j’eusse aimée,ô toi qui le savais

Cette gravure flamande de Pieter van der Heyden :L’écaille naviguant d’après Jérôme Bosch,1562

figure avec la suivante dans l’ouvrage paru aux Presses Universitaires de Rennes en 2011 et intitulé La folie création ou destruction? Sous la direction de Cécile Brochard et Esther Pinon.

L’article de Dominique Peyrache-Leborgne nous offre ces deux images et quelques explications pour accompagner le voyage : « L’allégorie religieuse et la facétie ou la caricature plaisante se conjuguent et évitent de donner un aspect trop austère aux sermons. »

Baudelaire Hymne à la beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,

O beauté ?ton regard,infernal et divin,

Verse confusément le bienfait et le crime,

Et l’on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore ;

Tu répands des parfums comme un soir orageux ;

Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore

Qui font le héros lâche et l’enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?

Le destin charmé suit tes jupons comme un chien ;

(…)

Que tu viennes du ciel ou de l’enfer,qu’importe,

O Beauté ! monstre énorme,effrayant,ingénu !

Si ton œil ,ton souris, ton pied,m’ouvrent la porte

D’un infini que j’aime et n’ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu,qu’importe?Ange ou Sirène,

Qu’importe,si tu rends,- fée aux yeux de velours,

Rythme,Parfum,lueur,ô mon unique reine !-

L’univers moins hideux et les instants moins lourds ?

« L’écrivain Sébastien Brant publie en 1494 un long poème pamphlétaire Das Narrenschiff

à l’ iconographie riche dont le succès fut retentissant en Europe ».En allemand le mot masculin Der Narr peut être aujourd’hui traduit par le bouffon, le fou. L’expression einen Narren gefressen haben (an +dat) peut signifier être coiffé de ou être entiché,être engoué pour quelqu’un ou quelque chose ce qui revêt en français un caractère péjoratif. Jemanden zum narren haben signifie se jouer de quelqu’un,une autre expression formée à partir de là existe «  mener quelqu’un par le bout de son nez ».Ce qui est drôle extravagant se dit «  närrisch ».

Le livre de Peter Handke s’intitule en allemand Versuch über den Pilznarren/Essai sur le fou de champignons et la particularité de cette histoire en soi est que le narrateur ne se cherche pas,comme souvent la forme de l’essai s’y prête, mais cherche l’autre en lui-même.Cet autre ,disparu dans la forêt,il le cherche en ami.Celui-ci aimait tant les champignons qu’ il aurait voulu écrire un livre sur cet engouement.Peut-on pour autant déduire de ce titre qu’il s’agit de l’histoire d’un fou,d’un bouffon qui nous est raconté ?Non puisque c’est Peter Handke qui finalement écrit le livre, en quelque sorte par amitié pour ce fou.

Certains universitaires considèrent l’oeuvre de Baudelaire comme un repère une date importante dans le passage à la modernité en France.J’ai choisi quelques vers de CORRESPONDANCES puisque le fou de champignons déroule un peu son fil d’Ariane dans la forêt et qu’on peut imaginer grâce à ce poète celle-ci constituée d’arbres, « de vivants piliers »

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles ;

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l’observent avec des regards familiers.

Si les paroles sont confuses le poète au contraire de quelqu’un qui déraisonne essaye de rendre audible une réalité qu’il veut exprimer d’une manière un peu différente. Roland Barthes dans Le bruissement de la langue définit pourtant la littérature en s’appuyant sur une phrase de Baudelaire à propos d’Edgar Poe « elle est le seul élément où puissent respirer certains êtres déclassés »(Des références plus précises seront transmises à l’université ).

On peut pour nuancer l’impact de cette définition ,qui certainement a pu choquer en 1973 ,amener des lettrés à réagir ou à se distancier, ajouter que cette « éminence grise »,ce professeur  admet que « seule l’écriture peut donner au langage une dimension carnavalesque ».

Cette Barque bleue -Die blaue Schuyte-1559 du même Pieter van der Heyden « reprend le thème médiéval des viveurs licencieux » célébré par le poème De Blauwe Scuut de Jacob van Oestvoren.

Celle-ci me renvoie à l’image d’un« petit bateau qui évolue lentement »regardé par Monsieur Songe avant que «  l’embarcation disparaisse derrière l’ ilôt ».Hors il est bien question aussi d’une « éminence »puisque le mot apparaît dans le texte de ce premier chapitre intitulé LE RETRAITE.Il se termine sur cette phrase « S’il était possible de donner ici quelques lignes pénétrantes sur le passé de Monsieur Songe qui donnerait au personnage un intérêt rétroactif ,pour ainsi dire,ce serait fait. »Hors la tristesse et la colère du narrateur sont perceptibles à la présence d’une altercation avec une bonne.Comment ne pas songer,en tant que lectrice à ces vers extraits de BOUFFONNERIES pour mieux entendre les émotions libérées lors de cette scène au caractère si théâtral qu’elle ressemble à une scène d’exposition .Baudelaire s’exprime au sujet d’un importun, se disant ami de beaucoup d’artistes,un« bavard ».

(…)

M’a dégoisé toute sa vie ;

J’en ai le cerveau consterné

S’il fallait décrire ma peine,

Ce serait à n’en plus finir ;

Je me disais, domptant ma haine :

« au moins ,si je pouvais dormir ! »

En exergue de l’écriture du titre de ce premier chapitre en dessous à droite figure une inscription «  J’aurai dormi  » signée «  Monsieur Songe » 

Ce vers et cette inscription pourraient se répondre et nous interpellent.Roland Barthes a publié en 1967 un texte intitulé La Mort de l’auteur.Et si Monsieur Songe ,au lieu d’être un auteur mort, faisait tout simplement semblant de dormir ?Comme on ferait un pied de nez pour exister ou se sentant méprisé pour entrer en résistance.

Un Roland Barthes par Roland Barthes est publié et alors que certains écrivains dont Nathalie Sarraute ou Robert Pinget trouvent difficilement leur public.Les conférences de cette « éminence grise », de mieux en mieux reconnue par les institutions ,attire du monde. La publication des ouvrages des écrivains n’est possible qu’en passant par des intermédiaires et les oblige.Ainsi Robert Pinget dans une lettre à un éditeur, se comparait à quelqu’un qui « fait sa tête de cochon »tant les négociations menées par Alain Robbe-Grillet avec les éditions de Minuit étaient tendues.(Robert Pinget La fabrique d’un monde d’Agapa à Sirancy,Ed Jean-Michel Placé ).

Raymond Cousse,lui, termine son récit argumenté,sa Stratégie pour deux jambons par ces mots « j’aurai vécu ».

Comment Peter Handke(né en 1942) et Raymond Cousse(né en 1942) pourraient être aussi à leur place dans ce fauteuil que Robert Pinget(né en 1919) a façonné ? : celui de Monsieur Songe

Le dire,le montrer sur un plan littéraire,est l’objet de ma comparaison de ces récits.

Je souhaite en ce jour, avoir une pensée agréable pour Madame Alain Robbe-Grillet.

Georges Pérec en ouverture d’Un homme qui dort cite un passage de Franz Kafka (dont on fête le centenaire de la naissance) tiré des Méditations sur le pêché,la souffrance,l’espoir et le vrai chemin :

« Il n’est pas nécessaire que tu sortes de ta maison.Reste à ta table et écoute.N’écoute même pas attends seulement;n’attends même pas sois absolument silencieux et seul.Le monde viendra s’offrir à toi pour que tu le démasques,il ne peut faire autrement,extasié,il se tordra devant toi. »  Ce fauteuil est situé à Runan près de l’eglise st Jorand au lieu dit Belle Eglise.Mon grand-père vécut non loin.Frédérique Cohignac est née de Jacqueline Forray (décédée le samedi 14 juin 2014). J’ai débuté dans la vie professionnelle en tant qu’acrobate au trapèze,sous le nom de Jessica.Mon professeur d’acrobatie était » Geza Trager »née en Hongrie et mon professeur de trapèze était Jean-Paul Quentin(né en France).Frédoune est le nom que j’ai pris quand j’ai débuté dans l’animation et arrêté progressivement le spectacle.

 

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