J’ai posté sur ma page facebook les commentaires des trois dessins de Emad Hajjaj à propos du bidon.Allez faire un tour sur sa page web facebook pour les retrouver. Voici ce que j’ai commenté comme s’il s’agissait d’un tableau en trois parties,un triptyque .En effet ces trois dessins présentent un même thème et une variation autour d’un bidon en fer ayant contenu probablement des liquides et de forme cylindrique.J’ai proposé des extraits d’une chanson.L’un de ces trois dessins était visible dans l’application Le Monde dessins,j’ai pu hier placer dessus ma contribution.Ces communications sont pour Emad Hajjaj.Il en dispose comme il l’entend.
Les couplets de la chanson sont placés ici entre parenthèse,ils proposent une mélodie,correspondant à une ambiance.
De nombreux Arabes ,de confession musulmane ou non,vivant des métiers du bâtiment reconnaîtront ces barres de métal placées dans les constructions pour les solidifier. Autant de fils narratifs sectionnés témoignent auprès des poètes de l’étendue des décombres.Les demi-jambes des estropié.es composent un portrait celui d’un régime révolu.L’ancien représentant de la Syrie ne s’en va pas dans le sens de l’Histoire.Les chaussures envoyées à la figure, en signe de protestation, sont encore associées à son visage.
Fais-moi une place est le refrain d’une chanson de Julien Clerc chantée aussi par Françoise Hardy.
Il y a des moments dans la vie ,ou on a pas le cœur à chanter mais on peut écouter, ou se remémorer dans l’apaisement, quelques bribes de mélodie.Voici quelques mots qui pourraient accompagner ce dessin mis en ligne depuis le 05 décembre sur sa page facebook. Emad Hajjaj a été publié dans carte blanche ,opinions,débats du journal Le Monde.
(Fais-moi une place au fond d’ta bulle
Et si j’t’agace, si j’suis trop nul
Je deviendrai tout pâle, tout muet, tout p’tit
Pour que tu m’oublies)
Sur ce bidon recyclé se déploie un échiquier alternant les cases noires ou blanches.Les pions ont la forme d’une chaussure.Les pas des unijambistes se sont arrêtés là.Les autres pions se déplacent à la vitesse des escargots montant le long des parois du cylindre.Malgré l’évidence de ce qui nous saute aux yeux, il ne s’agit pas d’un jeu d’échec.C’est un lieu de vie,autour duquel on se rencontre,pour discuter.Autour de cette table improvisée,le passé pourrait être de couleur noire matérialisant les victimes,les cases blanches pourraient symboliser le présent paisible. Sur ce damier des contrastes a jailli un principe de vie perceptible au déplacement des escargots.
(Fais-moi une place dans ton av’nir
Pour que j’ressasse moins mes souvenirs
Je s’rai jamais éteint, hautain, lointain
Pour qu’tu sois bien)
Le bidon fleurit
Fais-moi une place au fond
Les chaussures sont devenues beaucoup plus présentables, on a pris soin d’attacher les lacets et de les cirer.Le bidon,,au centre a gardé sa place,il s’est ragaillardi et paraît un cylindre tout à fait honorable.Sa dimension est à la mesure de l’ événement .
Les cases se sont ouvertes telles des cellules laissant la voie libre à une ligne de crête courbe à l’horizon. ,La clarté de l’aube forme une arche abritant dans sa fraîcheur deux fleurs tandis qu’au loin un bleu plus foncé atténue,dans un élan collectif, le souvenir des affrontements.
(Fais-moi une place au fond d’ton cœur
Pour que j’t’embrasse lorsque tu pleures
Je deviendrai tout fou, tout clown, gentil
Pour qu’tu souries)
Khalil Gibran écrivit: Les fleurs du printemps sont les rêves de l’hiver racontés,le matin, à la table des anges.Pourvu que le vôtre vous accompagne jusque dans la vie éternelle.Frédoune